Sunday, August 19, 2007

Le Super, le Dreams, l’Exotis (ou un aperçu du Kota pittoresque et diversifie par PL)

Tout commence un Jeudi soir. La raison? Soif de découverte? Sommeil difficile? Pas envie d’entendre le réveil le lendemain? ... Non: Pourquoi pas la voûte sous laquelle toutes ces stations de divertissement composant Kota sont bâties, le dénominateur commun à tous nos partenaires d’errance d’une nuit : l’Ennui. (Ou l’envie de tirer un coup, ça dépend).

Nous voici donc sur le chemin d’Hayam Wuruk. Quatre personnes, une direction, un non-but commun, et quelques néons orange découpant le mot « SUPER » dans la pollution nocturne attirent l’oeil d’un fin connaisseur. On ouvre la porte d’un petit bar à chansons - karaoké - salon de massage - salle télé - ou autre dans la limite des stocks disponibles. Les photos des maîtresses d’ouvrage décorent le sas d’entrée, l’ambiance se fait plus sombre, des vitraux disséminés autour de la salle l’éclairent d’une lumière blafarde, des colonnes et renflements agrémentent la construction. Une chapelle peut-être? Où les nonnes en uniforme de travail rentrent et sortent d’un petit confessionnal au fond du bar portant l’inscription « massage » et d’autres veillent sur de vielles âmes attablées, leur servant une boisson noire à base de houblon fermenté et les caresses nécessaires à leur survie. Une oratrice fatiguant sur la petite scène parsemée de morceaux de légumes et l’immense orgue en arrière plan invitent à l’élévation, l’un de nous va donc faire son office. Une petite acclamation, un rapide coup d’œil sur le grand recueil manuscrit et le récital commence. Une, puis deux, puis trois joyeuses gaillardes indonésiennes, l’assistance exulte et les boissons noires et les nones sont offertes en témoignage d’une appréciation unanime. « his de best » résonne encore derrière nous en franchissant le sas, cette fois-ci en direction des lumières des warungs voisins.

Aguerris par ce contact chaleureux, 2 rues et 46 caniveaux plus loin nous voilà sur un petit parking reclus admirant la belle enseigne du Dream. Une petite musique de chambre nous parvient, comme murmurée, diffuse au vent, une invite au rêve à laquelle nous ne résistons bien évidemment pas. Un comptoir, 3 portes et quelques marches, nous nous trouvons maintenant devant le DreamS. Pourquoi ce changement de nom ? Une autre enseigne ? Une imbrication à l’intérieure la 1ere ? Ces questions ne parvenant pas à nos cerveaux à cet instant précis, nous entrons. C’est bien de la musique classique, ça ressemble même à du Mozart, mais un Mozart sous ecsta, survolté, électrocuté même. Une rafale de violons à 650 bps et 160 dB provoque la réaction spontanée de courber le dos et de chercher refuge ; on en apprend tous les jours. Sous le bombardement j’arrive à relever la tête, un rapide tour d’horizon, salle vide mitraillée de spots, un petit être esseulé au centre de la piste convulsionne, il est en pleine crise d’épilepsie. Ah non, il danse. Et il est en rythme en plus. Assez, j’appelle notre chanteur poussé par son désir de représentation en milieu de salle et on sort. Les autres attendent dehors, hagards. Est-ce ça le Dream, notre promesse d’un délicat bonheur ? On veut en avoir le cœur net, un escalier monte de l’autre côté de l’entrée, ça se suit jusqu'à un petit poste gardant un dédale de couloirs et de portes fermées. Plus aucun son. Le Sphinx assis derrière son bureau nous demande ce que l’on cherche. L’énigme est trop compliquée pour nous.

Et c’est sans savoir ce que l’on cherche que l’on peut trouver l’Eksotis. Urinant à l’unisson dans les égouts, cet impressionnant hangar de l’autre coté d’une clôture nous surplombe et nous toise. Poussés par notre fierté, nous assaillons. Les douves nous enlèvent notre dernier semblant de civilité, et c’est en traînant des chaussons de boue que nous arrivons au pied de la porte Nord. On s’identifie devant un grillage, des mains en uniforme nous fouillent, suivi d’une deuxième rangée de mains, moins inquisitrices mais plus insistantes. Nous entrons nus en territoire ennemi, et le mur de tôles passé, l’obscurité règne. Le silence aussi. La musique ambiante est tellement forte que les tympans ne l’interprètent pas. On se concentre… du dangdut ? Déformé, martyrisé pour suivre les petits sauts des danseurs sous drogue dur. Une arène circulaire au centre, un échafaud pour ornement. On s’y accroche, s’y balance, s’en jette. Une incursion à l’étage, la vue sur l’arène est belle, le combat féroce, mais pas le temps de s’arrêter, des lampes torches éblouissent chaque pas, « girls … fuck, mister ? you can … young … », je ne comprends pas tout, des bras agrippent, les vêtements résistent, j’essaie de ne pas trébucher, tomber pourrait être fatal. La descente est longue et périlleuse, la sortie rédemptrice. On nous estampille le bras d’une marque rouge et nous sommes maintenant certifiés aptes à revenir ici tant que nous porterons ce témoignage de notre vaillance. Ca s’efface bien au savon. Une pensée pour ceux qui n’en reviendront pas et on se rentre, indemnes, presque intacts.

Lieu :

Super : Jalan Labu, en face de l’Hôtel Jayakarta

Dream(s) : Lokasari, Kota

Exotis : Jalan Mangga Besar, Kota

Class :

Low class

Nakal :

Oui, très nakal

Originalité :

Super: Morceaux de tomates sur scène, plus de girls que de clients

Dream(s) : Beethoven version techno-trash, l’hôtesse d’accueil ne rend pas la monnaie

Exotis : Musique Dangdut-electro saturée bien trop forte pour l’oreille humaine

Note :

3/10

6 commentaires:

Anonymous said...

2/20 VB

Anonymous said...

assourdisaant PL

Anonymous said...

un grand hangar au bord de la riviere (attention a la boue), musik de merde, assailli par une armade de grosse putes degueulasses et de pseudo chattes (pour reprendre les mots d'un grand poete contemporain), risques de tamponages intempestifs a la sortie - FV

Anonymous said...

Consigne des serveurs : proposer des "girls to fuck" en t'eblouissant a la lampe torche - PL

Anonymous said...

Pour le SUPER: Le ALL IN ONE : on peut ecouter cedric chanter, se faire "masser" dans l'arriere-salle, regarder un film sur transTV ou boire sa guiness chaude, au choix - PL

Anonymous said...

J'ai bien fait de pas rentrer... St.