Saturday, October 2, 2010

Crazy Night in Surabaya

Devant les innombrables e-mails de provinciaux se plaignant du Jakarto-centrisme de nos investigations culturelles nocturnes, j'ai décidé de plier a la vox populi, et tel vishnu me suis envole sur mon garuda en quête de sensations made in daerah…direction Surabaya.

A Surabaya, on dit Suroboyo…en fait a Java, on a tendance à remplacer les « a » par des « o », comme dans le Nord Pas de Calais… Le rayonnement de la culture chti n'a semble t'il pas de limites…enfin bref, trêve d'apartés linguistiques et de fantaisies sémantiques, Surabaya c'est la troisième ville du pays après Jakarta et Dunkerque, centre économique de Java Est, avec une importante communauté chinoise. Qui dit chinois, dit club 36, Sun City, Alexis, etc.

Donc, vendredi soir, sur les conseils de Mr. X, direction la Tratoria pour commencer la soirée : la Tratoria a ferme…c'est le début de la fin pour Surabaya…Je demande a un gars de l'hôtel un endroit sympa pour manger et boire une verre, en lui disant que si c'est chinois, je prefere…il me recommande le Tri Star, en me le présentant comme le top du top de la crème brulee, un peu cher mais bagus…sur la façade : restaurant, bar, discothèque, karaoké…ca sent le Sun City…a l'intérieur, l'ambiance est tout autre. La salle est énorme, je compte soixante tables pour 9 personnes, plus un balcon, plongeant sur une scène de 20 mètre de long, avec une fausse façade victorienne en décors. L'endroit est étrange. Vendredi soir, 21h, on est deux… c'est la folie des grandeurs a l'indonésienne, ca me rappelle la piste de danse surdimensionnée de l'iguana, en encore plus exagéré. La salle est taillée pour un concert de Johnny - ou plutôt son mariage, car elle est décorée comme la salle des fêtes de Montluçon, avec la déception de voir Laurent Gerra à la place de Johnny.

Et le groupe alors ? Le groupe est entasse sur 3 m2 a l'extrémité gauche de la scène, pendant que le chanteur se sent seul, au milieu de la scène, a 10m de ses musiciens. Il est content de nous voir et demande une song request. Je demande Kucing Garon, il chante Bon Jovi, bon tant pis…puis il annonce la Bintang Emas (la golden star) du Tri Star…je pense que c'est sa mère, en chemise a paillettes et pantalon jaune, en effet elle brille de mille feux…notre présence semble également la ravir, elle essaie de communiquer, mais l'étincelle ne prend pas avec le public…elle se lance alors a corps perdu dans une performance scénique développée au fil d'une carrière que l'on devine longue, dure, et pleine de coups durs et de désillusions…ca ressemble a Georges Moustaki qui danse le Mia, avec quelques petits solos d'air-batterie intempestifs… « une song request ? » me demande t'elle avec un grand sourire…Oh oui, oh oui, chantes moi Enter Sandman de Metallica… Elle sourit comme un chauffeur de taxi qui dit « oui, je sais ou c'est », mais qui n'en a aucune idée…et elle chante une chanson en Japonais…tiens, on s'ennuie un peu…Je commence a me dire que vu la fréquentation de l'endroit, le poisson et les grenouilles qu'on nous a servis sont peut être aussi vieux que la Bintang Emas, je me sens pas très bien, mes amygdales tirent la sonnette d'alarme, il faut rentrer au plus vite…mon escapade se solde par un cuisant échec…mais n'abdique pas, Suroboyo, I'll be bock.