Thursday, December 13, 2007

Grand Manhattan (par SZ)

A l'hôtel Borobudur, l'un des plus luxueux de Jakarta, on pourrait s'attendre à trouver, comme au Shangri-La ou au Mulia, une boîte grande avec de la déco prétentieuse, des boissons chères, un live band occidental, et une ribambelle de prostituées ou de filles peu farouches à la recherche d'un boy-friend temporaire friqué.

Et bien, non. Au Borobudur, il y a d'abord le Musro, boîte néo-grèque dont je n'ai entendu que du mal. J'y suis passé une fois 5 minutes en plein Ramadhan, il n'y avait aucun client.

Mais surtout, dans un recoin des énormes couloirs richement décorés, on trouve le Grand Manhattan... Bar petit, recroquevillé, déco simple, peu de lumière, piste de danse minimaliste et intimiste, et puis une petite scène pas très haute qui accueille régulièrement des groupes live.

Le Vendredi soir, le groupe Fun Fair offre une prestation énergique et variée. Les morceaux rock ou R'n'B ainsi que quelques tubes dangdut se succèdent et se mélangent à merveille, pour le plaisir de tout le monde. Les chorégraphies sont réussies et les chanteuses souriantes. Elle n'hésitent pas a descendre de la scène pour motiver les foules sur la piste de danse.


Musique diversifiée pour une population tout aussi éclectique. Riches chinois, prostituées, expatriés (indiens, arabes, occidentaux...), indonésiens de classe moyenne, gens bizarres, chanteurs, danseurs, quidams en tous genres porteurs de vestes en cuir, casquettes et/ou de moustaches, etc...

Ce joyeux monde se retrouve sourire aux lèvres sur la petite piste de danse ou sur scène, dansant ou chantant à sa manière, sans prise de tête. Un chaleureux mélange, mi high-class, mi low-class, bien loin des standards de Jakarta (on n'est ni au X2, ni à l'Asmoro).

Le Grand Manhattan a aussi sa dose de folklore inattendu. Votre addition est estampillée "bill bule" ("l'addition des blancs"), un manager sur-motivé vient jouer de la air-guitar à côté de vous pour vous inciter à danser, des gens ou les serveurs viennent régulièrement vous parler. On a même eu une fois la réincarnation indonésienne de Balavoine qui est montée sur scène.

EV aurait dû faire cette revue. Avec 31 Vendredi soirs au Manhattan dont 11 d'affilée, il a été déclaré meilleur client du bar...

Parfois rempli, parfois vide, ce bar est aussi surprenant qu'imprévisible, et c'est pour cela que je l'adore.
C'est l'un des bars de Jakarta dans lequel je m'amuse le plus, et aussi l'un des seuls dont je ne me lasse pas.

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Lieu : Hôtel Borobudur, Senen.

Originalité : A l'image du bar, Les toilettes sont largement en dessous du standard de l'hôtel.

Class : Mi hi-class, mi low-class.

Nakal : Peu.

Note : 9 / 10 (le vendredi soir).

Monday, December 3, 2007

Les Pubs de la Rue Wahid Hasyim (par TO)

Puisqu’on est dans le folklorique, je crois qu’il est temps de faire decouvrir a nos lecteurs d’autres tresors de kitsch sur lesquels nous sommes tombes lors de nos peregrinations.

Jakarta... tes charmes ne s’arretent-ils donc jamais ?

Apres un diner au Ya Udah avec l’ami SZ, (au passage, le Ya Udah, c’est pas cher et c’est pas mauvais, et la grande bintang est a rp 16,000), nous decidons de visiter Jalan Wahid Hasyim, fameuse pour ses Hotels Ibis, ses bencongs, et son putar balik. Il se trouve que j’avais repere une petite ruelle juste a cote du restaurant El Wajh avec quelques bars dont je n’avais jamais entendu parler: Le Sing Sing So, le Nusabunga Cafe, le Dyna Pub, le Sabanoz, et le Domares Cafe. Le tout a quelques encablures de Jalan Jaksa, parfait pour les amateurs de decouvertes.

La rue en question, entre le Ibis Tamarin et El Wajh

Le premier bar a subir notre assaut fut le Dyna Pub, une veritable perle de kitsch. La photo de l’interieur parle d’elle meme. La patronne nous recoit avec le sourire. Elle me sert la main et a sentir la forte pression de ses doigts qui ecrasant mes petites phalanges, je realise qu’il s’agit plutot du patron. Nous sommes les seuls dans le bar alors SZ demande a changer la musique et baisser le son. On nous met le King Elvis a la place. On peut alors discuter tranquillement sur nos petites chaises de jardin anglais. Quelques prostituees plus tres fraiches passent nous dire bonjour. Je me force a parler trente secondes mais mon compere me fait signe, il est deja l'heure de partir.


Le Dyna Pub: Pour vivre heureux, vivons caches


Noel en avance au Dyna Pub

Nous traversons la rue pour rentrer au Nusa Bunga Cafe. Enfin moi je prefere ne pas rentrer parce que j’ai peur que le rythme lancinant du synthe me plonge dans la torpeur. SZ est en forme, il se permet d’entrer. Je ne sais pas comment est l’interieur, mais il m’a ramene ces deux magnifiques photos :

Crazy Night$ In Nusabunga Cafe

Les musiciens font une pause Playstation

Aaahh.... Qu’est-ce que j’ai pas manque dites donc !! C’est pas grave, il reste du potentiel, en l’occurence le Sing Sing So, autrement nomme le Triple S. On y reste pas tres longtemps, pas grand chose a voir.

Remarquez le poster de James Dean, l'idole des jeunes dans le fond

S’ensuit le Domares Cafe, qu’il faut savoir trouver, et qu'il faut avoir envie de chercher surtout. Finalement, au bout d’une salle de billard, on suit un long couloir qui nous mene aux escaliers du bar.

Ma cabane en bois


En cadence, grosse ambiance au Domares Cafe : Voir la vidéo

Pendant que SZ reprend en choeur les grands classiques Dangdut, je repose mes gambettes

Une fois de plus, notre verre se vide, et il nous tarde de regagner la route. Quelques metres plus loin, on s'arrete a l'Embassy 21st. Notre passeport est valide, nous rentrons sans probleme. (ouh la la!! plus mauvaise blague du blog apres 4 mois d'existence!). L'ambassadeur nous recoit avec ceremonie, et nous propose a boire et des filles, mais pas de Ferrero Rocher (et vlan! une 2eme vanne pourrie).

Embassy 21st: Du synthe, des fauteuils en sky et pas d'eclairage

On decide alors de partir pour le Sabanoz, derniere etape de notre periple. Mais c'est trop dur, la chanteuse est vraiment, vraiment mauvaise. Elle est perverse: Elle commence par chanter tout doucement, puis part dans les aigus comme un cochon qu'on egorge. On decide donc de rentrer chez nous.

Le Sabanoz: En rouge et noir, comme Jeanne Mas

Sunday, December 2, 2007

Happy Karaoke (par SZ)

Ca y est ! J'ai enfin réussi à y aller !

J'avais déjà essayé plusieurs fois d'accéder à cette endroit en soirée mais sans succès, car ce karaoke suit les horaires d'ouverture du folklorique marché Pasar Rumput dans lequel il se situe (je n'ai cependant quand même pas osé poster cette revue sur Crazy Day$).

Pasar Rumput ("marché aux herbes", herbes que je n'ai jamais trouvées dans ce bazar)


Donc, il faut y aller en pleine journée. Ce fut chose faite avec FW et DS, ce Dimanche 2 Décembre 2007 après-midi. Après avoir gravi les marches sales de l'escalier du marché, nous nous renseignons auprès des dames qui s'occupent du lieu. Elles n'ont pas l'air très au courant...

Le karaoke se compose de quelques salles mal en point, au milieu des "salons" du marché, avec des photos de filles sur chacun de ces établissements. Coiffure ? Massage ? Autres (précisez)?...

100.000 Rp. de l'heure, ça fait chérot pour la vieille TV, la lampe rouge qui grésille et les amplis pourris, mais bon, il y a quand même la clim, alors allons-y.


Après s'être faits interpeller par un passant souriant ("You give me 10, Mister ?"), on rentre dans l'une des 3 salles, ça pue le renfermé. Pas de panique, un petit coup de bombe désodorisante et c'est arrangé. Une de nos hôtes commence à fouiller dans les tiroirs à DVD pour chercher les quelques morceaux qu'on lui a demandés. Ca a l'air laborieux, surtout dans la sombre atmosphère rouge... Au bout de 10 minutes de recherche, elle met en route un DVD contenant des remixes technos de morceaux dangdut, sur lequel ne figure aucune des chansons qu'on a préalablement demandées...

Qu'importe ! On dit à la dame qu'on va se débrouiller tous seuls. Elle sort donc. On cherche nous même dans les disques et on finit par trouver notre bonheur, au milieu des DVD qui ne marchent pas, des DVD sans boîte, des boîtes sans DVD, et des boîtes ne contenant pas les bons DVD. Sans oublier la télécommande du lecteur qui fonctionne mal, et un des deux micros qui ne marche qu'à moitié.

DVD tous originaux


Ketahuan, Kucing Garong... On chante, écho retentissant, larsen parfait.

A 16H, on se passe quand même de "bir putih" et de "bir hitam", à savoir la Bintang et la Guinness, contenues dans un somptueux buffet Louis XIV (tiédeur assurée donc)... Nos hôtes repasseront quand même régulièrement dans la salle pour nous proposer ces breuvages...


A un moment j'ouvre la porte de la salle (qui donne directement dans les allées du marché), et tente de motiver les foules à chanter avec nous en criant : "Ayo ! Pasar Rumput !". La dame dehors se lève en sursaut de sa chaise et vient vers la salle, elle n'a pas l'air très contente. Je referme vite fait la porte.


On finit sur un Dancing Queen passionné (oui oui, ils avaient même de la musique occidentale, de la "muzik barat" comme ils disent).

Un bon moment de rigolade.

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Lieu : Pasar Rumput, à l'étage.

Class : Low Class.

Nakal : Sans doute possible si on demande.

Originalité : La décoration minimaliste et kitsch. Exemple : des boules de Noël.

Note : 6 / 10.