Monday, June 25, 2007

Le Romance Café, The Jakarta One Desire (par FV)


La Romance, style littéraire qui transcende le réalisme et l’histoire afin de présenter un idéal universel suit souvent une trame relativement simple: un héros combat un ennemi démoniaque et machiavélique qu’il parvient finalement à vaincre après moult drames et péripéties. Le sus-nommé héros entreprend une quête à la poursuite d’une noble et juste cause. Cette quête comporte 3 étapes: un dangereux voyage, une épreuve centrale qui permettra de déterminer s’il a les qualités requises pour être le héros tant attendu et finalement, un retour au point de départ. Il y a presque toujours un personnage féminin qui attend désespéremment d’être secouru.

Par une morne soirée de musim panas sa mère (saison chaude en Indo), ma quête d’une occupation professionnelle me mena droit au café Romance. En ce lieu depuis longtemps abandonné par l’esprit chevaleresque, n’attendez point de prose lyrique narrant les exploit de preux chevalier accourrant au secours de gentes demoiselles, loin de là… Plutôt de solides mesdames à la voix rauque et caverneuse qui attirent irrésistiblement les regards sur leur excroissance glottale protubérante.

Après un épique voyage en Ojek (moto-taxi), me voilà arrivé dans l’antre de la diabolique Feby, ma future boss?, que je vais devoir affronter lors d’un combat singulier pour espérer décrocher le poste tant convoité: en l'occurence figurant dans un sitcom. Une sous-quête imprévue s’impose alors à moi après que j'eus observé ses traits marqués et sa gorge toute masculine: préserver ma réputation! Mais diantre, que je suis effrayé ma race! Je veux lui serrer la main, elle réclame une bise, s'approche... et c'est le drame, confusion ou préméditation? , ses lèvres effleurent les miennes... Elle me dit que je suis mignon, j'ai envie de pleurer, je n'en peux plus... La sortie est proche, peu importe ma mission, je m'enfuis!

Après ce terrifiant affrontement, me revoilà à mon point de départ : pas de boulot... putain fait chier... puisque c’est comme ça, je rentre à la maison mater les Sopranos …

Comme dans toute histoire de Romance qui se respecte il y a toujours un personnage presque féminin…

Lieu :

Jalan Jaksa, a cote du Piss Salon et en face du bistrot Ya Udah

Class :

Low-mid class

Nakal :

Non

Originalité :

Beaucoup de dames avec une excroissance glottale suspecte et la voix de Barry White

Note :

0/10

Monday, June 18, 2007

My Bar ou l'étoile déchue du Blok M (par TO)

Un bar à hôtesse, typique en Asie du Sud-est. Pendant la semaine, c’est bien simple, il y a toi, tes potes, et 150 filles. On a l’impression d’être les invités d’une fête privée dans laquelle il n’y aurait que des meufs : elles jouent au billard entre elles, dansent, discutent, et surtout, elles guettent le mâle. Lui, il arrive sur le tard, comme un prince charmant mais en plus gros, couperosé et binoclard. Il est tout heureux d’être au centre de l’ attention alors il se fend d’un sourire de petit gamin. La plupart du temps, c’est un anglo-saxon . L’endroit est fait pour eux avec la bière pas chère, le billard, les fléchettes et les matches de Premier League à la télé. Pas beaucoup de français donc ; peut-être qu’ils devraient installer un babyfoot...

Ils ont presque tous la même gueule ces gens-là. Ils sont pas beaux et mal fagottés. A l’intèrieur aussi on les sent pourris. Ils ont beau faire les machos, ça trompe personne. On voit qu’avec les filles, ils sont pas très doués et puis que ce sont des braves gars mais ils sont pas très funky. Ce qui est choquant finalement, c’est qu’ils s’acceptent très bien comme ils sont. Ils en ont rien à foutre qu’on les voit avec une pute de 30 ans de moins qu’eux. On les sent même tous fiers de leur pouvoir sur les filles. C’est comme un gros fuck à la société, comme s’ils s'en foutaient de passer pour des porcs. Ils pèteraient dans un ascenseur bondé que ça les rendraient contents. La vérité c'est que malgré ça, ils m'amusent... j’arrive pas vraiment à les détester, ce serait tellement facile... En fait, je me demande toujours ce que je ferais quand j'aurais 50 balais. Alors je reste en retrait. Si ça leur remonte leur ego d’être les coqs d’un bar à poule, tant mieux pour eux.

Le bar n’est pas non plus horrible. On a beau deviner la misère humaine derrière le sourire de chaque fille, on fait comme elles, on boit, on oublie, et on s’amuse.


My Bar - Dancefloor


Lieu :

Blok M, Jalan Falatehan

Class :

Low-mid class

Nakal :

Oui

Originalité :

Le bar à chicks de Jakarta

Note :

4/10

Monday, June 11, 2007

NR Live Dangdut (par TO)

Le NR Dangdut Live, à l’hôtel Melati, c’est ce qui se fait de plus crade à Jakarta. En y rentrant, on a l’impression de visiter les ruines d’une ville bombardée. Les survivants se sont réfugiés dans les décombres et, la nuit tombée, ils prennent leurs instruments et se souviennent de la splendeur d’antan au rythme du Dangdut. L’hôtel devait pas être trop mal il y a quelques dizaines d’années, mais la, c’est vraiment la catastrophe … c’est a peine si il tient debout. Il est déjà tard quand on arrive sur les lieux, peut-être 3 heures du mat, après une soirée bien arrosée au Sun City.

Une petite ampoule suspendue à un fil éclaire le concierge endormi sur son desk. Sans ouvrir l’œil, il nous indique que le bar est au 1er étage, puis se rendort aussitôt. L’ascenseur ne marche pas ; il y a une grosse flaque d’eau devant la porte, et à l’intérieur s’amoncelle un gros tas de détritus. On se pincent le nez et on décide de monter par l’escalier, fissuré et couvert de crasse. On surprend un rat tout maigrelet qui se faufile depuis la porte d’entrée jusqu’à une fontaine en béton, visiblement inachevée puisqu’il y a encore des sacs de ciment tout autour.

Dans la salle, il n’y a que des filles. Elles ont l’air de bien s’amuser toutes seules : En nous voyant rentrer, elles se mettent à pousser des grands cris d’hystériques… C’est tellement bizarre et tellement vieux que je m’attend a ce qu’elles nous disent : Bienvenue Chevaliers, nous vous attendions … cela fait 150 ans que nous dansons sur cette musique en espérant qu’un client vienne … à présent, vous nous avez libéré du sort, etc… OK j’arrête mais mon cerveau était pas très bien à ce moment là… Je vois DN qui zieute la sortie alors j’anticipe et je sors en courant. Alors que je commence à retrouver mes esprits, j’entends des murmures au loin, qui résonnent encore dans mes tympans: « Revenez Chevaliers, il n’est pas trop tard …Venez goûter avec nous à la vie éternelle… » jusqu'à ce que les voix faiblissent et se perdent dans l’écho. Les chiottes sont tout un poème aussi, c’est tellement sale et moisi que je suis incapable de les décrire. Vérifiez par vous-même, fou rire garanti.

Lieu :

Hayam Wuruk, à l’Hotel Melati (en face du poste de police en arrivant a Harmoni)

Class :

Low-low class

Nakal :

Oui, sans plus

Originalité :

Dans l’hôtel le plus pourri de la ville, où les chambres sont quand même à Rp 130 000

Note :

2/10

Monday, June 4, 2007

Haze karaoke (par TO)

Le Haze est un karaoké qui est ouvert 24h/24. Rien que pour ça, il mérite une revue. Imaginez en effet notre joie, après avoir fait la fermeture des boites du Sud comme du Nord, de trouver un endroit qui comprend que les joyeux drilles que nous sommes n’avons pas forcement envie de retourner dans nos pénates à 6h du mat, même un mercredi matin. Il se trouve à Lokasari, entre karaoké n°81 et karaoké n°238, et juste derrière salon de massage n°65. A 6h, la réceptionniste, déjà plus toute fraîche, nous indique que les salles se trouvent à l’étage. Nous procédons et arrivons dans un genre de petit bar, avec quelques filles, quelques clients, et beaucoup de serveurs. On est pas servi tout de suite pour autant. Les mecs doivent croire qu’on est juste là pour rester debout les mains dans les poches. Ils sont surpris qu’on leur demande une salle de karaoké. Pendant qu’on attend, on entend de la techno a fond qui vient de presque toutes les chambres. Les gens viennent ici comme dans un after, encore sous ecstasy, en attendant que retombe l’euphorie. Nous, on va se contenter de chanter pour aujourd’hui. Les salles n’ont rien de spécial, si ce n’est que la musique est tellement forte qu’elle couvre complètement notre voix. C’est bien on peut beugler autant qu’on veut personne se rend compte qu’on chante à côté de la plaque. Les enceintes saturent vite , mais ce n’est pas assez pour nous empêcher de dormir. On se réveille 10 heures plus tard, il est 17h de l’après midi, on se rentre.

Lieu :

Lokasari

Class :

Low class

Nakal :

Oui, sans plus

Originalité :

Ouvert 24h/24, 7j/7

Note :

4/10