(Hors série spécial 2008)
Il est 18h20 à Muong Khuong, ville du bout du monde, tout là-haut dans le froid des montagnes vietnamiennes. Je sors de mon "nga ni" (auberge), pour trouver un truc à béqueter, vu que la veille j'avais failli jeûner en me mettant en recherche à 20h.
A 18h24, j'entre dans le Bau Mai .
La famille est en train de manger à une des tables : "Salut, ça farte ?". Je commande une bière en guise d'apéritif. Alors que je sirote ma bia Hanoï, on m'allume la TV (chose commune dans les bars et restos vietnamiens, c'est vrai que ça distrait vachement les dessins animés en français avec une voix vietnamienne qui couvre le son initial). Bref, 18H29, premier événement de la soirée : les plombs sautent ! Il faut dire que vue la tête de l'installation électrique de la prise TV, ça n'est pas bien surprenant...
La femme appelle son mari aux secours. Le gars examine la prise, l'ouvre et la remet. Après quelques étincelles, ça saute de nouveau. Il teste avec une lampe, ça resaute. Finalement il amène une rallonge pour brancher la TV sur une autre prise.
18h36, 4 hommes entrent dans le bar, visiblement bien éméchés. L'un d'eux est un officiel du Parti Communiste, un genre de policier ou agent administratif quoi, avec le bel uniforme vert. L'un d'eux me fait signe de les suivre : "Karaoke !" me dit-il. On descend, on arrive dans une salle pauvrement décorée, avec un vieux canapé, une TV, un lecteur DVD et 2 micros. Youhou ! Les gars s'en donnent à coeur joie sur des chansons vietnamiennes (équivalent local du dangdut, sans doute). Ils m'encouragent à chanter. J'essaye mais mais c'est dur, avec les tons et l'air de la chanson que je ne connais pas.
On se retrouve rapidement avec 10 bouteilles de bière sur la table. Ici ça ne rigole pas : on trinque et on boit le verre cul sec dans la foulée. Les gars essayent de me parler en vietnamien, j'ai dû essayer de leur faire comprendre 50 fois que je ne parlais pas la langue. De même, je leur ai suggéré à maintes reprises de choisir des chansons en anglais pour que je puisse chanter, mais rien à faire... L'officiel communiste me fait un bisou sur la joue, je me dis qu'il est peut être l'heure de partir, d'autant plus que j'ai faim.
Un peu plus loin se trouve le Ga Tan.
Il est 19h04 quand je m'attable avec 2 gars qui ont l'air complètement explosés, en train de fumer des substances étranges dans un genre de narguilé local. Ils me convient à manger du porridge avec eux. Ils me parlent en vietnamien, je ne comprends rien, on rigole bien. J'essaye leur "tabac", je tousse, je trinque cul sec avec eux avec leur "wine" local (très fort), je tousse encore.
19h28, bing ! Les cocos du karaoké d'à côté qui déboulent en titubant et en criant ! Ca sent la fin de soirée. Ils s'attablent et mangent. Puis rebelotte, de l'alcool fort à boire cul sec. 19h38, les gens commencent à rentrer chez eux. Je demande la note à la patronne, elle me fait "7" avec la main. Je me dis "70.000 ? (4 euros) pour un porridge et un peu d'alcool, c'est un peu cher mais j'ai vu pire". Je lui file un billet de 100.000, elle me regarde bizarrement et me rend... 93.000. Donc en fait j'ai mangé pour 7.000 dongs, soit 0,40 euro.
A 19h48 je rentre à l'auberge en ne marchant pas très doit, la nuit a été longue !
1 commentaires:
bonne petite histoire..
c koi le rapport avec l Jakarta ;) ???
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